Par Louise P., L3 cinéma
Introduction
Ce 11 juillet dernier, le Sénat a adopté un texte de loi proposé par notre ministre de la Culture Rachida Dati. Ce dernier vise à modifier la loi du 30 septembre 1986, qui permet une pluralité des médias audiovisuels publics, donc relative à la liberté de communication.
Cette réforme a pour but de centraliser le paysage audiovisuel français (PAF), composé depuis 1986 de France Télévisions (France 2, 3, 4 et 5, France info, le réseau outre-mer La 1ère et sa plateforme numérique france.tv), de Radio France (France Inter, France Culture, France Musique, FIP, Mouv’, France Bleu, la chaîne info France Info – en collaboration avec France Télévisions, les orchestres et choeurs) et de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour ne former qu’une société dite “holding” au nom de “France Médias”, marquant ainsi la défaite de ce même audiovisuel public français… je m’explique :

Pourquoi Cinémood est en grève ?
Les deux risques majeurs à cette réforme sont :
– Le risque d’une perte de liberté et d’un retour à l’ORTF (un établissement public ayant la tutelle de la radiodiffusion et de la télévision publique), sans pluralité médiatique de l’audiovisuel français, car France Médias serait gouverné par un seul directeur, plus facile à mettre dans sa poche qu’une ribambelle de responsables.
– Le risque d’une disparition pure et simple de l’audiovisuel public, car une société holding est bien plus simple à supprimer qu’une flopée de médias. Si l’extrême droite arrive au pouvoir, le destin de France Médias sera tout tracé : censuré (ce qui est déjà parfois le cas avec notamment des sujets sur la Palestine) voire remplacé par les sociétés privées qui ne prônent que l’idéologie politique et religieuse de leur patron (car aujourd’hui les médias traditionnels ne rapportent plus d’argent, seule la croisade politique est une motivation d’investissement).
Ce sujet passe aujourd’hui totalement sous les radars médiatiques (volontairement peut-être, en effet on peut soupçonner que les sociétés privées possédant les médias traditionnels se frottent les mains dans l’optique de potentiels futurs rachats). Je me devais donc d’écrire ce court article pour informer les citoyen·nes de la menace qui plane aujourd’hui sur l’audiovisuel public, qui est de plus en plus à la botte du gouvernement, et de moins en moins indépendant.