Par Loup Folie–Lançon, L3 Géographie Sociale et Politique
L’artiste plasticien Charlie Aubry, lauréat du dispositif du ministère de la Culture “1% artistique”, a conçu une vingtaine de publiphones [voir l’image ci-contre, illustration de Charlie Aubry] servant à transmettre des messages enregistrés à l’avance par les étudiant·es des campus bordelais sur une période de 25 ans. Ce projet décalé mêlant participation étudiante interactive, matériaux de récupération collectés çà et là et intelligence artificielle vise avant tout à placer la jeunesse au centre des établissements scolaires publics.
Charlie Aubry, artiste aux multiples casquettes – sans compter celle qu’il ne quitte jamais – originaire du Havre et ancien pensionnaire de la Villa Médicis, met au point sa dernière série d’œuvres au milieu des stands des associations étudiantes, et il a besoin de vous !
Comment ça marche ? Au sein des villages Fête la rentrée des différents campus,
chaque étudiant·e pouvait écrire et enregistrer un message téléphonique de son choix,
qui pourra faire partie du répertoire d’un des 20 téléphones déployés. De la citation
philosophique au petit mot d’amour, tout est bon à dire.
Ces appareils sonneront aléatoirement pour jouer un de ces “messages”, et la personne
qui décroche pourra y joindre la réponse de son choix. Pour empêcher toute forme
d’incitation à la haine ou de menace, le jeune artiste a également mis au point sa propre
IA servant à filtrer les messages malveillants. Réalisées à partir de matériaux de
récupération vintage venant de partout en France, ces cabines doivent habiller nos
campus pour les 25 prochaines années.
Les Ondes Vagabondes rassemble les trois marques de fabrique de Charlie Aubry : le
détournement de matériaux en tout genre, le hacking et l’interaction avec son public.
C’est parce qu’il remodèle l’espace public avec ses compositions mêlant plusieurs
champs d’expertise (scénique, plastique ainsi qu’électronique) qu’il tend à s’éloigner des
définitions communes. Ce n’est pas pour rien qu’il nous glisse, à l’occasion d’une
interview : “je me revendique plus comme artisan que comme artiste”.
Les cabines téléphoniques seront installées d’ici janvier 2026 sur quatre sites de l’Université de Bordeaux (Victoire, Carreire, Peixotto-Bordes, Montesquieu) !
