Par Anaële & Margot Arvy, L2 psychologie & BTS1 diététique
Qu’est-ce qu’un besoin nutritionnel ? Entre “manger équilibré”, “éviter les carences” et “suivre un régime”, les messages nutritionnels semblent parfois contradictoires. Alors, que signifient réellement les besoins nutritionnels ?
Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les besoins nutritionnels représentent « la quantité minimale de nutriments nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme, le maintien de la santé et la prévention des maladies liées à une alimentation inadaptée » (ANSES, Dossier Alimentation : besoins et apports nutritionnels, 2024).
Autrement dit, il s’agit des apports dont notre organisme a besoin pour produire de l’énergie, construire, réparer et entretenir ses tissus, assurer le bon fonctionnement du cerveau, du système immunitaire et de toutes les réactions et processus métaboliques.
Ces besoins concernent les macronutriments (glucides, lipides, protéines) qui fournissent l’énergie ; les micronutriments (vitamines, minéraux, oligoéléments) nécessaires en très petite quantité mais essentiels à la survie. Et bien sûr, l’eau, souvent oubliée, mais absolument vitale pour toutes les fonctions biologiques.
En revanche, les besoins nutritionnels ne sont pas les mêmes pour tout le monde. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que ces besoins dépendent de plusieurs facteurs :
1. L’âge et le sexe : un adolescent en croissance n’aura pas les mêmes besoins qu’une personne âgée.
2. Le niveau d’activité physique : un sportif consomme davantage d’énergie et a besoin de plus de protéines et de micronutriments.
3. L’état physiologique : la grossesse, l’allaitement ou certaines pathologies modifient les besoins.
4. Le métabolisme individuel, qui varie d’une personne à l’autre.
Étape 1 : Calcul BMR (Métabolisme de Base = Au repos) : Équation de Black et al. (1996)
Femme : 0,963 × (poids en kg) ^ 0,48 × (taille en m) ^ 0,50 × (âge en années) ^ – 0,13 × (1000/4,1855)
Homme : 1,083 × (poids en kg) ^ 0,48 × (taille en m) ^ 0,50 × (âge en années) ^ – 0,13 × (1000/4,1855)
Étape 2 : Calculer le NAP (Niveau d’Activité Physique)
Le niveau d’activité physique nous permet d’évaluer notre consommation d’énergie en rapport à nos activités professionnelles, sportives et de loisirs, à l’accomplissement des tâches domestiques… sur 24 heures. Cet outil permet de calculer très simplement à l’aide de moyennes notre dépense énergétique journalière. On retrouve 6 catégories correspondant à un NAP moyen pour différentes activités.
Le calcul est réalisé selon la formule :
Source pour aller calculer son BMR et NAP : https://www.julienvenesson.fr/boite-a-outils/calculateur-energetique/
Ainsi, “manger équilibré” ne signifie pas suivre un modèle unique, mais adapter son alimentation à sa situation personnelle. C’est la raison pour laquelle les institutions de santé établissent des valeurs de référence (ou apports nutritionnels de référence, ANR), qui servent de repères pour la population générale.
Les apports recommandés ne sortent pas de nulle part. Ils sont fixés par des organismes scientifiques à partir de nombreuses études épidémiologiques et cliniques. En Europe, c’est l’EFSA (European Food Safety Authority) qui définit ces valeurs, tandis qu’en France, l’ANSES publie des rapports réguliers actualisant les recommandations (dernier rapport global en 2021).
Attention aux carences et aux excès !
Lorsqu’un nutriment est consommé en quantité insuffisante, on parle de carence voire d’anémie. Par exemple, un manque de fer peut provoquer une anémie, tandis qu’un déficit en vitamine D fragilise le système immunitaire. Mais à l’inverse, un excès peut aussi être délétère : trop de sel augmente la tension artérielle, trop de sucre favorise le diabète de type 2, et trop de graisses saturées augmente le risque de maladies cardiovasculaires. D’où l’importance d’un équilibre global, plus que d’une obsession pour un nutriment isolé.
Pour les étudiant·es, un bon réflexe est de diversifier son alimentation : consommer des légumes et fruits chaque jour, des céréales complètes, des sources de protéines variées (viande, œufs, légumineuses), et de bien s’hydrater. L’équilibre ne se joue pas sur un repas, mais sur la semaine entière.
Alors pas de panique si vous mangez mal (fast- food) une fois dans la semaine ! Il suffit simplement de se rattraper sur les autres jours pour garder une alimentation qui vous nourrit et qui vous permet de garder une bonne santé.
Pour conclure, les besoins nutritionnels ne sont pas une contrainte, mais la base d’un équilibre entre santé, plaisir et énergie. Comprendre ce que notre corps réclame, c’est lui permettre de mieux fonctionner, de se concentrer et de résister au stress du quotidien. Comme le rappelle l’ANSES, « Une alimentation équilibrée et variée, adaptée à ses besoins, constitue l’un des piliers fondamentaux de la santé durable » (ANSES, 2024).
